Notre histoire est riche
UNE HISTOIRE PLURISÉCULAIRE
Depuis trois siècles, les habitants de la Vallée de l’Arve (Haute-Savoie) travaillent à la fabrication en série de petites pièces métalliques. Au début du XVIIIè siècle, c’est un artisanat qu’exercent les paysans, en complément de leur travail agricole. Leur production est revendue aux riches fabriques horlogères suisses, notamment de Genève. A partir de 1848, les horlogers de la vallée de l’Arve vont bénéficier d’un enseignement professionnel de grande qualité avec la création d’une école d’horlogerie (aujourd’hui lycée polyvalent Charles Poncet). Cela va dynamiser l’activité économique, tout comme l’avènement de l’électricité et la mécanisation de la production dans la seconde moitié du XIXè siècle. Puis le décolletage, technique d’usinage devenue une industrie à part entière, supplante l’horlogerie au cours du XXè siècle. Aujourd’hui, l’activité industrielle est toujours caractérisée par cette production en sous-traitance, mais les débouchés sont multiples. Les entreprises, de haute technicité, travaillent pour l’automobile, l’armement, l’aéronautique, la téléphonie ou bien encore la prothèse médicale.
UN BÂTIMENT EMBLÉMATIQUE
Le bâtiment dans lequel le musée est implanté participe à l’histoire économique de la vallée de l’Arve. C’est le premier site industriel clusien, installé ici parce que les eaux de la rivière y sont assez puissantes pour en permettre l’exploitation. On peut encore voir des vestiges d’une installation hydroélectrique. Différentes activités se sont succédé ici. La plus emblématique est celle développée par Louis Carpano et ses descendants. D’abord tournée vers les outils pour l’horlogerie, l’entreprise va développer une production remarquable de sous-ensembles puis de produits finis. C’est au sein des Ets Carpano & Pons que sont nés des produits mythiques comme le moulinet de pêche Mitchell ou bien encore le moteur pour volet roulant SOMFY ! Le bâtiment est aujourd’hui propriété de la commune de Cluses, et le musée y est installé depuis 1993.
DES COLLECTIONS UNIQUES
Les collections présentées au Musée intercommunal de l’Horlogerie et du Décolletage ont été constituées dès le XIXè siècle, au sein de l’Ecole Nationale d’Horlogerie de Cluses. Celle-ci souhaitait tout à la fois illustrer l’histoire de la mesure du temps par une collection unique d’instruments et conserver le savoir-faire de l’institution scolaire à travers les réalisations de ses élèves. De la même manière, elle a collecté des productions de l’industrie locale. En 1993, ces collections ont été confiées à l’Association du Musée de l’Horlogerie et du Décolletage, qui n’a eu de cesse de valoriser et d’enrichir ce patrimoine. Depuis 2012, c’est la communauté de communes Cluses Arve et montagnes qui gère le musée.
Nos collections sont fascinantes
Du cadran solaire au tour à décolleter, en passant par les montres de poche réalisées par les élèves de l’ENH, ou bien encore l’outillage des paysans-horlogers, les collections du musée sont riches et variées. Ainsi, en un seul musée, plusieurs thématiques peuvent être découvertes : l’évolution de la mesure du temps au fil des siècles, l’histoire de l’industrie locale spécialisée dans la petite mécanique de précision, l’histoire de l’ancienne école d’horlogerie de Cluses tout à tour royale, impériale puis nationale
MONTRE OIGNON
N° d’inventaire : 2016.04.0002
Signée Ladouceur – Faubourg St-Antoine à Paris
Dimension : 5.6 cm de diamètre / épaisseur : 3.4 cm
Vers 1690
Une montre oignon estun type de montre robuste qui doit son nom à sa forme ventrue. Elles sont typiques du XVIIe siècle. Les plus fameuses sont celles réalisées sous le règne de Louis XIV. Montre de poche de style français.Le boitier est généralement en laiton doré. Mais certaines pièces,destinées à uneclientèle très aisée, possèdentune boite en matériau plus noble. Ici, elle est recouverte de galuchat. C’est un cuir de poisson cartilagineux (requin ou raie), utilisé depuis le VIIIe siècle en Extrême-Orient dans la gainerie et importé en Europe à partir du XVIesiècle. Il porte le nom d’un gainier de Louis XV: Jean-Claude Galuchat
MONTRE ANGLAISE (décor végétal et papillons)
N° d’inventaire : 2016.04.0014
Signée Wimmils – London.
Dimension : 5.2 cm de diamètre / épaisseur : 2.8 cm
Vers 1750
Les montres anglaises ressemblent un peu aux oignons français dans leur forme. Ceci est du à la construction du mouvement. Cette montre du XVIIIe siècle présente une boite en écaille de tortue. Ce type de boîtier, développé entre la deuxième moitié du XVIIIe siècle et le premier quart du XIXe siècle, ne connut qu’un succès relatif. Une fine feuille de corne transparente recouvre le boitier décoré de motifs végétaux et de papillons. Ce décor est fragile. En effet, la fragilité de la corne risque parfois de présenter des craquelures.
Le disque amovible permet de protéger de la poussière le carré de remontage.
MONTRE ANGLAISE EN ARGENT A DOUBLE BOITIER
N° d’inventaire : 2016.04.0006
Signée David Mercier – n°973
Dimension : 5.7 cm diamètre / épaisseur : 3.4 cm
Vers 1750
Les montres anglaises des XVIIIe et XIXe siècles sont reconnaissables par leur double boitier, souvent réalisé de différentes manière et matières. A cette époque, la montre est un accessoire important de la parure, tant masculine que féminine, accrochée à ce que l’on appelle une châtelaine.
Cette montre, réalisée par un horloger français, émigré à Londres, présente une boite en argent repoussé à décor floral. Le fond en émail bleu présente une scène antique inspirée du style rococo français du XVIIIe siècle. Un guerrier grec se repose dans les bras d’une femme.
Les montres avec décors en émail ne rencontrèrent pas un vif succès en Grande Bretagne, contrairement à la France.
MONTRE DE POCHE EN OR
Signé « Rannaz fils Cluses Genève »
Début du XXe siècle
Dimension : diamètre 5.2cm / épaisseur : 1.6cm
Montre de poche en or jaune à cadran argenté, trotteuse à 6H et seconde morte au centre. Echappement à ancre, deux ressorts moteurs.
La particularité de cette montre réside dans deux éléments :
- La présence d’une grande trotteuse indiquant la seconde morte et dont le fonctionnement est indépendant de la marche de la montre.
- La présence de deux ressorts moteurs apportant une importante force motrice nécessaire au fonctionnement de la montre.
Les Etablissements Rannaz
Ils ont été créés à Genève en 1870 par Alfred Rannaz, originaire d’Arâches. Transféré à Cluses en 1886 (à l’emplacement actuel de la maison des Allobroges), cette fabrique d’horlogerie de précision est alors la seule à exécuter la montre complète. Les établissements étaient connus pour la grande qualité de leurs productions : ébauches, finissages, mouvements à ancre et à cylindres, petites pièces de luxe et chronomètres.
Ils deviennent en 1910 la société Dynamos qui se spécialisent en horlogerie électrique.
MONTRE ACHILLE HUBERT BENOIT
N° d’inventaire : D2014.00.0173
Signée Benoit
Dimension : 4.9 cm diamètre
2ème moitié XIXe siècle
Ancien élève du célèbre horloger Abraham-Louis Breguet, ancien directeur de la manufacture de Versailles, il fut également le premier directeur de l’école d’horlogerie de Cluses pendant 41 ans. A ce titre, le musée conserve dans ses collections différentes objets lui ayant appartenu, dont cette montre en argent. En l’observant de plus près, on remarque que sa montre a des similitudes avec celles réalisées par Breguet : les chiffres, les aiguilles et le dos guilloché sont des traits que l’on retrouve dans les réalisations de son ancien maître.
Le mouvement, quant à lui, est à verge et roue de rencontre.
MONTRE TYPE CHRONOMETRE EN OR
N° d’inventaire : D2014.00.0129
Réalisation d’un ancien élève de l’Ecole Nationale d’Horlogerie de Cluses
Dimension : 5.4 cm diamètre / épaisseur :1.9 cm
Vers 1900
Cette montre est l’une des plus remarquables parmi la collection de montres d’élèves exposées au musée. Elle est dite de « type chronomètre » (ce terme désigne les montres de hautes précisions) dû à son système d’échappement de tourbillon à détente. Ce dernier a été mis au point en 1800 par le célèbre horloger Abraham Louis Breguet. Son but était de créer un système qui garderait la précision de la montre sans que la mécanique horlogère ne soit déréglée par les mouvements du corps humain. Le tourbillon est la pièce la plus complexe à réaliser dans une mécanique horlogère. A ce titre, seuls les gardes temps d’exception en sont équipés.
MONTRE A TACT
N° d’inventaire : D2014.00.0120
Réalisation d’un ancien élève de l’Ecole Nationale d’Horlogerie de Cluses
Dimension : 5.5 cm diamètre / épaisseur : 2.1 cm
1ère moitié du XXe siècle
Parmi les réalisations des élèves, figure un seul exemplaire de montre à tact, reconnaissable par les « têtes d’épingles » placées sur la carrure de la boite, et qui n’est pas sans rappeler la montre à tact inventée par Breguet.
Côté recto, un cadran classique. Coté verso, un fond de boite en verre avec une aiguille extérieure, permettant ainsi de connaître l’heure en toute discrétion en glissant la main dans sa poche. Il suffit de sentir avec son doigt la position de l’index des heures puis, de toucher la bélière, et compter les repères horaires pour connaître l’heure.
Ce type de montre, inventé par Abraham Louis Breguet en 1795, répondait aux règles de bienséances de la fin du XVIIIe siècle, où regarder sa montre en public était tenu pour inconvenant.
Ce sont les montres à tact qui ont donné naissance à l’expression « faire preuve de tact ».
MONTRE AVEC PHASE DE LA LUNE
N° d’inventaire : D2014.00.0112
Réalisation d’un ancien élève de l’Ecole Nationale d’Horlogerie de Cluses
Dimension : 4.9 cm diamètre / épaisseur : 1.7 cm
1ère moitié du XXe siècle
Cette montre d’élève présente une complication que généralement on retrouve avec un triple quantième : les phases de la lune. Celles-ci sont indiquées dans un guichet accueillant les phases de la Lune. Il est gradué et porte les indications d’une lunaison en 29,5 jours (on parle de mois synodique, intervalle entre deux nouvelles lunes consécutives).
Généralement, le disque lunaire présente deux lunes, soit deux lunaisons de 29.5 jours (une roue de 59 dents. Un doigt pousse la roue d’un cran toute les 24H).
Cependant, une lunaison réelle est de 29 jours, 12 heures, 44 minutes et 2.8 secondes (29.53 jours). Ce système abouti donc à un décalage d’un jour en 2 ans, 7 mois et environ 20 jours.
Mouvement avec échappement à cylindre.
MONTRE DE POCHE A DOUBLE QUANTIEME AVEC INDICATION DES TEMPERATURES
N° d’inventaire : D2014.00.0114
Anonyme.
Fin XIXe siècle.
Dimension : diamètre 5.5cm / épaisseur : 1.9cm
Montre à complications avec pendant en or, secondes à 6 H, double quantième et indication des températures. Echappement à détente ressort. Balancier à masselottes et spiral Bréguet. Cadran en émail avec chiffre romain personnalisé au nom de l’école.
Les deux complications de cette montre sont :
- Le double quantième (calendrier) avec à 9 H l’indication des jours de la semaine et à 3 H, indication de la date.
- L’indication des températures. Cette complication est rendue possible grâce à un spiral métallique, dont la sensibilité aux variations de températures le fait se dilater ou rétracter, faisant ainsi bouger l’aiguille.
Ce type de montre était réalisé à partir de la quatrième année d’enseignement.
HORLOGE MURALE À FOLIOT
N° d’inventaire : 2016.04.00107
Fer
Sonnerie des heures
Époque Renaissance
Fille de l’horloge de clocher (apparition à la fin du XIIIe siècle), cette horloge murale à poids est l’exemple même des premières horloges que l’on installait chez soi, dès le milieu du XIVe siècle,
ce qui lui vaut également le nom d’horloge domestique.
A une époque où l’heure est collective, posséder son propre garde-temps est un acte avant-gardiste, vous affranchissant ainsi du temps collectif donné par l’heure publique et religieuse. C’est également une marque de modernisme : vous maîtrisez seul la mesure du temps. Mais c’est aussi un marqueur social qui permet à son propriétaire d’afficher son aisance financière.
On remarquera qu’elle fonctionne grâce au premier système oscillateur installé dans les montres : le foliot. Elle possède une aiguille unique : celle des heures. A cette époque, la mécanique horlogère n’était pas assez précise pour garder l’heure, et encore moins les minutes.
HORLOGE DE TABLE
N° d’inventaire : 2016.04.0051
Allemagne. Vers 1680
Signée Augustin Metzcke Sorau
Sous la Renaissance, l’horloge de table va devenir à la fois objet technique et objet d’art. Les cabinets en laiton ont de fines gravures en creux ou en relief, s’inspirant de décors floraux. Plusieurs techniques décoratives sont empruntées à l’orfèvrerie et à la joaillerie. Les productions les plus raffinées proviennent de Nuremberg et Augsbourg.
Cette horloge, de forme carrée, possède un cadran en argent. Il est l’élément principal et accueille en son centre un disque de réveil. Des ouvertures sur les quatre faces laissent apparaitre le mouvement à échappement à verge et roue de rencontre. Il est entièrement décoré de motifs floraux. Les pieds en bronze argenté figurent des têtes zoomorphes dans un décor d’entrelacs. Elle sonne les heures, les demies et a une fonction réveille-matin.
CARTEL D’EPOQUE LOUIS XV
N° d’inventaire : D2012.02.0001
Signé L. François à Metz
Deuxième moitié du XVIIIe siècle
Dimension : H 98cm / L 40cm / P21 cm
Cartel avec son cul de lampe
Cadran doré avec chiffre romains pour les heures, arabes pour les minutes sur plaques émaillées. Mouvement en laiton avec sonnerie au passage des heures et des demies sur une cloche, système à roue de compte. Echappement à roue de rencontre, suspension à fil de soie, balancier simple. Ressort d’origine remplacé et daté de juin 1764.
Cabinet et cul de lampe en bois avec décor peint de fleurs et de chasse, orné de bronze doré à décor de rinceaux et feuillages.
Ce type d’horloge, vendue avec son support est de style Roccoco. Très ornementale, elle a très vite trouvé sa place dans les salons.
RÉGULATEUR DE CHEMINÉE
Signé « Vissière constructeur de chronomètres. Fournisseur de la marine impériale. Le Havre »
Première moitié du XIXe siècle
Dimension : H 41.5cm / L 27 cm / P 20 cm
Régulateur de cheminée à double cadran à indication des heures, avec trotteuse centrale et échappement visible Brocot pour le premier cadran, à sonnerie des heures et demies. Calendrier perpétuel avec phases de la lune et indication d’équation de temps pour le cadran inférieur.
La cage est composée d’une armature de bronze dorée, d’un socle et d’un dessus en marbre blanc.
Le calendrier perpétuel (ou quantième perpétuel) est une complication horlogère qui tient compte automatiquement des mois en 30 et 31 jours, ainsi que des années bissextiles. On pourrait croire que ce système, une fois parfaitement réglé, fonctionne « ad vitam ». Mais la mécanique a quand même besoin d’une correction : elle doit être corrigée aux années non bissextiles de changement de siècle, soit pour ce régulateur, en 2100.
MODELE DE DEMONSTRATION D’ECHAPPEMENT A TOURBILLON
N° d’inventaire : D2014.00.0255
Anonyme
Vers 1880. Réalisé à l’école d’horlogerie de Cluses
Dimension : Diamètre 19.3cm / H 25.5 cm
En horlogerie, l’échappement est un mécanisme disposé entre le rouage et le balancier. Il sert à entretenir les oscillations du balancier. Parmi les quelques centaines de systèmes mis au point, l’échappement à tourbillon en est le plus beau, le plus précis, mais également le plus complexe.
Inventé par Abraham-Louis Bréguet et breveté en 1801, le tourbillon a considérablement amélioré la précision des montres. Son action au sein de la mécanique consiste à améliorer la bonne marche du garde temps en contrebalançant les perturbations de l’isochronisme du balancier dû à la gravité terrestre et en annulant les variations de fonctionnement inhérentes au mouvement du corps humain.
MODÈLE AGRANDI D'ÉCHAPPEMENT À VERGE ET ROUE DE RENCONTRE
N° d’inventaire : D2014.00.0248
Réalisé à l’école nationale d’horlogerie de Cluses
Vers 1880
Ce modèle d’échappement fait partie d’une collection d’une trentaine de modèles exposés au musée, et réalisés entre 1880 et 1920 par les élèves et professeurs de l’ancienne Ecole Nationale d’Horlogerie de Cluses. Cette collection est mondialement réputée par sa qualité et sa diversité.
L’échappement d’une montre ou d’une horloge est une pièce importante. Il a un rôle de « goutte à goutte » d’énergie. Son action commune avec le balancier fera la précision de la pièce, en émettant un son particulier : le fameux « tic-tac ».
Celui présenté ici est un échappement à verge et roue de rencontre. C’est le premier système d’échappement mis au point lorsque l’horlogerie mécanique fit son apparition au XIIIe siècle. On le retrouve jusque dans certaines montres du XIXe siècle. Cependant, sa précision est médiocre : 30 minutes par jour environ.
HORLOGE MERE
N° d’inventaire : D2015.00.0037
Réalisée par Charles Poncet
1897-1898. Créée et réalisée à l’ENH
Dimension : H 181cm / L 103cm / P 68cm
Horloge-mère à remontoir par magnéto, avec distribution du courant.
L’horloge-mère est la pièce principale dans un système de distribution de l’heure. Elle doit son nom au fait qu’elle régule les horloges auxquelles elle est reliée : les horloges réceptrices. Cette distribution s’effectue par impulsion électrique avec inversement du sens du courant, toutes les minutes. Ainsi, les aiguilles des minutes de chaque horloge réceptrice s’actionnent toutes en même temps.
Cette horloge-mère a été présentée à l’exposition universelle de Paris en 1900. Par la suite, elle fut installée dans le hall d’entrée de l’ENH. Elle était reliée par un fil électrique à une horloge située à la mairie et par un autre fil à une horloge située à la poste.
Ce système se retrouve dans les gares, les entreprises et les écoles.
PENDULE A GALETTE
N° d’inventaire : D2015.00.0016
Réalisée par Charles Poncet
1900
Cluses
Dimension : H 58cm / L 34.5cm / P 21.5cm
Horloge électrique prototype à balancier moteur. Cadran avec indication des heures, minutes et secondes séparées. Balancier à double aimant chevauchant une bobine de fil de cuivre : la galette.
Cette horloge fonctionne grâce à une force électromagnétique. La bobine reçoit une décharge électrique : cela va créer un champ magnétique. Celui-ci va repousser les aimants situés de part et d’autre de la lentille du pendule : l’effet de balancier est ainsi créer. L’impulsion électrique est donnée à chaque alternance pour créer l’oscillation. Ce sont ces mêmes oscillations du balancier qui vont créer la force motrice nécessaire au fonctionnement du mécanisme.
Ce type d’horloge a été mise au point par Charles Poncet, lorsque fut créée à l’ancienne école d’horlogerie de Cluses la section « mécanique de précision et électricité » en 1882.
C’est l’horloger écossais Alexander Bain qui eut le premier l’idée d’introduire l’électricité en horlogerie en 1840.
NOCTURLABE / CADRAN SOLAIRE
N° d’inventaire : D2012.01.0010
Anonyme
Dimension : 25 cm hauteur / longueur : 17 cm / épaisseur : 0.8 cm
XVIIIe siècle
Le nocturlabe apparait au 16e siècle et l’on ignore qui est à l’origine de son invention. C’est un cadran stellaire qui permet de lire l’heure locale la nuit et qui a permit aux navigateurs des XVIe et XVIIe siècles de se passer de la mémorisation des positions des étoiles pour déterminer l’heure locale.
Un navigateur pouvait réaliser une lecture avec une précision de plus ou moins 15 minutes malgré le tangage et le roulis des navires.
Il fut utilisé dans la navigation au moins jusqu’au milieu du 18e siècle.
Celui du musée est particulier car il est à la fois cadran stellaire au recto et cadran solaire au verso.
CADRAN SOLAIRE DYPTIQUE
N° d’inventaire : D2012.00.0004
Anonyme
Dimension : 2 cm hauteur / longueur : 9.8 cm / profondeur : 5.9 cm
XVIIIe siècle
La fabrication du cadran diptyque s’est développée à partir du XVe siècle et il fut très utilisé aux XVIIe et XVIIIe siècles. Il est constitué de deux cadrans : un cadran solaire vertical et un cadran solaire horizontal (où se trouve la boussole).
Il peut être utilisé sous différentes latitudes, c’est pourquoi il était utilisé principalement par les voyageurs. Sur son volet supérieur se trouve une table avec les latitudes de 64 villes de 6 pays (Etats-Unis, Grande-Bretagne, Espagne, France, Italie, Allemagne).
Le réglage du cadran se fait par une série de trous situés sur le cadran vertical. On y enfile le cordon (style-axe) dans le trou correspondant à la latitude choisie. Sur le cadran horizontal, on retrouve les différentes graduations pour les latitudes données.
REVEIL A BOUGIE
N° d’inventaire : D2014.00.0001
Anonyme
Dimension : 25 cm hauteur / 11 cm de diamètre
XXe siècle
Le réveil à bougie fait partie de ce que l’on appelle les « horloges à feu ». Ce système ingénieux a été inventé au VIe siècle en Europe et remplace les cadrans solaires lorsque le temps est couvert et que la nuit est tombée. Il est composé d’une bougie graduée indiquant les heures. Une aiguille, au bout de laquelle pend une masselotte, sert de signal sonore. Lorsque la fonte de la bougie arrive au repaire horaire marqué par cette aiguille, la masselotte tombe dans le porte bougie, et émet un signal sonore.
Cette astucieuse invention a ses limites : elle n’a aucune précision ! En effet, en fonction de la quantité d’air dans la pièce, de la qualité de la cire ou du respect du diamètre de la bougie, les durées calculées ne seront jamais égales. Il faudra attendre la deuxième moitié du XVIIIe pour parler de véritable précision dans l’histoire de la mesure du temps.
MACHINE A TAILLER LES FRAISES
N° d’inventaire : D2015.00.0106
Dimension : 110 cm hauteur / 100 cm de longueur / 70 cm de profondeur
1860
La roue dentée est un élément fondamental dans une mécanique horlogère. Les horlogers les taillent au moyen d’outils appelés « fraises ». Améliorer le taillage des fraises, c’est améliorer la qualité des roues, donc de l’ensemble de la mécanique. C’est ainsi qu’en 1860, Louis Carpano invente et construit cette nouvelle machine à tailler les fraises, qui va donner naissance à la gamme des « Fraises Carpano ».
Originaire du Piémont italien, Louis Carpano est venu à Cluses comme élève à l’école royale d’horlogerie. Il s’y installe comme industriel en 1868. Son entreprise perdurera plus d’un siècle. Elle est à l’origine de produits emblématiques comme le moulinet de pêche Mitchell ou encore le moteur pour volet roulant SOMFY.
MACHINE A EBAUCHER LES PIGNONS
N° d’inventaire : D2015.00.0067
Anonyme
Fin XIXe siècle.
Dimension : H 20cm / L 80cm / P 18cm
La période 1860 – 1890 fut véritablement l’âge d’or de l’horlogerie dans la vallée de l’Arve. Les pignons sont l’une des composantes essentielles dans une mécanique horlogère, au côté des roues. Leur fabrication est simple et surtout très rémunératrice pour les fabricants qui, en conséquence, vont s’équiper de différentes machines.
Cette machine à ébaucher le pignon permettait de réaliser la première étape de sa fabrication. Une barre cannelée, au profil de la denture de la pièce, était introduite dans la machine. Les outils placés sur les broches, venaient en contact avec la barre tréfilée et ainsi ébaucher les pointes et les pivots du pignon.
TOUR A BARRES
N° d’inventaire : D2015.00.0076
Ets Legras –Langelier. Paris
1920
Dimension : H 115cm / L 110cm / P 65cm
Ces tours sont les plus anciennes machines de décolletage pour la production en série. Très rudimentaires au départ, ils n’étaient équipés que de deux outils. Dans l’atelier, les tours étaient actionnés par un système de renvoi moteur fixé au plafond et constitué de tout un réseau de courroies de cuir.
Ces machines étaient entièrement actionnées à la main et donc le cycle d’usinage entièrement dépendant de la dextérité de l’ouvrier. La cadence de production de ces tours était de 2 à 6 pièces à la minute.
TOUR AUTOMATIQUE
N° d’inventaire : D2015.00.0094
Seconde moitié du XXè siècle [1954]
Logo « P. Béchet » inscrit sur le devant du tour ; « P. BECHET TYPE 1054 985 CLUSES (HAUTE-SAVOIE) » inscrit sur une plaque fixée à la machine
Le tour à décolleter Béchet est un tour monobroche et monopoulie, conçu pour l’exécution de travaux de décolletage de précision. Les Ets Béchet ont été créés par Paul Béchet, à Cluses, en 1945. C’est alors la première et la seule entreprise française à produire ce genre de machines. Cela permit à de nombreux décolleteurs, au seuil des « Trente Glorieuses » de s’équiper en machines moins couteuses que les traditionnelles Tornos ou Petermann, de nationalité suisse.
PENDULETTE DEP
N° d’inventaire : 2013.04.0006
Signé « DEP »
Première moitié du XXe siècle
Dimension : H 13 / L 14.4 cm / P 5 cm
Pendulette à cadran en forme de losange. L’habillage est en marbre (2 types différents) avec incrustation de métal doré d’inspiration florale
La marque DEP a été créé par les Ets Dépéry, installés à Cluses vers 1918. La société a eu une remarquable production de réveils et pendulettes, au design largement inspiré de l’Art Déco. Les mouvements, très simples, étaient intégralement fabriqués sur place. Les habillages, de nature très variée (marbre, cuir, métal, ivoire, bois, bakélite voire faïence), venaient de l’extérieur mais le montage se faisait également à Cluses.
La famille Dépéry a délaissé la fabrication horlogère en 1953 pour se concentrer uniquement sur le décolletage. L’activité horlogère a été revendue à la Compagnie Internationale du Temps qui continua de commercialiser sa production sous la marque DEP. Elle déménage sur Béthune (Nord) en 1955.
LE PETIT VÉLO
N° d’inventaire : D2014.00.0132.02
Réalisé par Paul Jacob
1900-1936
Ce petit vélo est une réalisation de Paul Jacob, ancien élève de l’ENH.
Tout fonctionne comme sur un vrai vélo : le guidon, la roue libre à l’arrière, les freins, et les rayons sont vissés et tendus comme sur un vrai vélo.
Entièrement réalisé à la main, il pèse 20 grammes et est constitué de 620 pièces, dont 288 constituant la chaine du vélo.
Paul Jacob est le fils du fondateur de la société Jacob-Delafon